Je représente des employeurs chez Constructiv depuis 2015 et avant cela, j'avais déjà fait appel aux services de Constructiv pour mon entreprise. Je trouve que Constructiv fournit un travail de qualité et je vous en donne tout de suite un exemple : Construfutur. Personne ne s’y retrouvait dans les différentes appellations (ffc, cnac, fse). Construfutur a été créé pour rendre plus accessible la formation en Wallonie et en rendre l’organisation plus simple, avec un tarif horaire uniforme pour tous. 

J’estime que la création d’une structure unifiée présente des avantages évidents. Par exemple, créer un point de contact unique pour les entreprises, en termes de bien-être, de formation et de recrutement. Les conseillers peuvent émettre des avis aux entreprises à tous ces égards : la nouvelle structure était donc l'idée du siècle. L’harmonisation et la simplification des services apportent une véritable plus-value. 

Des défis subsistent toutefois, notamment sur le plan administratif. Et des progrès peuvent aussi être réalisés en termes de notoriété des services de Constructiv auprès des entreprises de construction. Les services proposés aux entreprises pourraient encore être élargis, par exemple au niveau du screening des entreprises et du soutien que nous leur apportons dans le domaine de la politique du personnel. Il va de soi que le secteur doit soutenir cette idée.

Il se peut qu'il y ait eu une certaine incertitude quant au succès potentiel de l'intégration. Le bien-être, par exemple, allait-il pouvoir conserver sa place dans cette nouvelle constellation ? Mais, je dois avouer, Constructiv a fait beaucoup de chemin depuis octobre 2016. Le défi n’était pas des moindres : intégrer trois organisations, trois « métiers », trois cultures dans une entité en gardant les quelques 250 collaborateurs à bord du navire. Je pense également que les collaborateurs se sentent bien au sein de la nouvelle structure. 

Chacune des anciennes entités a pu apporter ses compétences, ses forces spécifiques dans cette nouvelle structure. Revenons au bien-être : nous pouvons néanmoins constater que le pilier du bien-être enregistre toujours de bons résultats (par ex. au niveau du taux de fréquence d’accidents). Mais comme l'a indiqué Mme Jérouville, certains défis subsistent : j’estime que la synergie n’est pas totalement achevée. En matière de communication, on peut mieux faire. Notre secteur a des énormes atouts, mais nous n’arrivons pas à nous « vendre » auprès de jeunes, auprès des travailleurs. Ce point représente encore un défi important.

En ce qui me concerne, un thème requiert encore de nombreux efforts. Les collaborateurs du pilier BoP (formation, bien-être et insertion) sont intégrés à un fonctionnement régional. Lors de la poursuite du développement de la nouvelle structure, nous devons veiller à ce qu'une attention suffisante soit accordée à une approche horizontale au niveau du bien-être et de la sécurité. J'entends par là qu'il doit y avoir suffisamment de cohérence entre les collaborateurs régionaux dans le domaine du bien-être. Actuellement, les collaborateurs se trouvent dans une structure verticale : la gestion est assurée de haut en bas. Au niveau de la formation et de l’insertion, cette structure verticale a une moindre influence mais au niveau du bien-être, ce point reste un point de travail pour Constructiv.

Il est clair que le monde, la société, notre secteur vivent des moments intenses. Les évolutions techniques vont complètement changer une grande partie des métiers de notre secteur. Je prends comme exemple le métier d’installateur de chauffage. Il est probable que des installations classiques à combustible fossile seront remplacées par des systèmes de chauffage alternatifs. Constructiv pourra jouer un rôle important dans cette reconversion des corps de métier dont les connaissances doivent suivre les évolutions techniques. Nous devrons être prêts à prévoir des plans de formation adaptés.

Enfin, la numérisation permet de recourir à d'autres formes de formation. Ainsi, des formations avec support numérique plus interactives, plus dynamiques et plus attractives que la formation traditionnelle dans un local de formation, peuvent être développées. Voilà les trois rôles que peut jouer Constructiv au niveau de la numérisation. La numérisation est une priorité pour l'économie en général et le secteur de la construction en particulier.

L'apprentissage en alternance est effectivement un excellent système mais à l’heure actuelle, les jeunes en bénéficiant sont encore trop peu nombreux. Cependant, le secteur de la construction appuie ce système et s'efforcera de le faire mieux connaître et de lui apporter le soutien nécessaire.

Building Heroes, l’évènement organisé pour les élèves de dernière année de l’enseignement primaire est, selon moi, une belle initiative. Mais nous devrions aussi organiser un évènement similaire pour les élèves un peu plus âgés. Nous devrions également oser penser à une campagne visant le grand public, y compris les parents qui peuvent influencer les choix de leurs enfants. Il est important qu’ils aient une image juste et positive du secteur de sorte qu'ils puissent contribuer à ce que les jeunes fassent un choix positif pour le secteur de la construction. 

Il est vrai que nous disposons d'un statut attrayant dans ce secteur et pourtant, en tant que secteur, nous sommes incapables de faire passer ce message. Nous devons, comme l’a également dit M. Cuppens, renforcer la collaboration avec le Forem, le VDAB et Actiris, Bruxelles Formation et Arbeitsamt. Nous pouvons ainsi identifier les points problématiques sur le marché du travail, intégrer correctement les demandeurs d'emploi dans le secteur et redorer par la même occasion l'image du secteur auprès d’eux.

L’apprentissage en alternance peut être avancé comme l’instrument de formation par excellence. Et si vous me le permettez, je pense que nous ne devrions pas non plus couper les ponts avec l'enseignement. Selon moi, sans collaboration avec l'enseignement, les pistes visant une insertion qualifiée suffisante sont vouées à l’échec. Je pense que nous devons continuer à considérer l’enseignement comme un partenaire dans les efforts consentis pour assurer une insertion suffisante dans le secteur.